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poudre

La poudre à petards 
 
De l’Antiquité  jusqu’au delà du Moyen-Age le bois représentait le matériau principal des constructions, des ouvrages défensifs et des navires. Ce choix économiquement et techniquement justifié pour l’époque comportait une redoutable contrepartie : les incendies étaient fréquents et dévastateurs. Aussi, depuis toujours, les militaires, sans pour autant faire preuve d’une imagination débordante, ont cherché à accroître leur pouvoir de nuisance (ce qu’ils nomment aujourd’hui pudiquement leur capacité vulnérante) par ce moyen élémentaire mais ô combien efficace : foutre le feu chez l’ennemi. A cet effet on peut dire que tous les combustibles ont été employés, les plus recherchés étant les liquides gras qui s’accrochent aux structures et sont impossibles à ramasser : huile, poix, résines, naphte (pétrole s’écoulant naturellement du sol). 
Au tout début de notre ère, les Chinois font une découverte capitale. le salpêtre (sel de pierre) possède la propriété remarquable d’entretenir et d’activer les combustions. Ce dit salpêtre, en fait un mélange de nitrates contenant principalement du nitrate de potassium (KNO3) abonde en Chine ; certains sols s’y recouvrent régulièrement d’efflorescences blanches qu’il suffit de balayer pour en assurer la récolte. Dans la foulée, les Chinois préparèrent un produit vivement combustible par mélange intime de charbon, de soufre et de salpêtre. d’alchimie chinois du 10ième siècle. 
Cependant il faut souligner que cette poudre donnait lieu à une combustion relativement lente, un peu comme une poudre à canon humide . Avec elle les Chinois confectionnaient des fusées en la bourrant dans des tiges de bambou, des pétards en l’entourant de couches de papier bien serrées . l’allumage se faisait à l’aide d’une mèche imprégnée de salpêtre. Toutefois, ce n’est qu’à la fin du 7ième siècle que le secret de la poudre, ou du moins du salpêtre, passe en Occident. 
le feu grégeois. Il s’agissait d’un mélange de naphte, de goudron, de soufre, de résine et de salpêtre. avaient lieu pratiquement bord à bord). On peut imaginer dans le dernier emploi les ancêtres, peut-être plus efficaces, de nos cocktails Molotov. 
A - Un certain Marcus Graecus (on ne sait à peu près rien de lui) fait paraître vers 1230 un livre en latin : Liber ignium ad comburendos hostes (Livre des feux pour brûler les ennemis) dans lequel il publie pour la première fois en occident la composition pondérale de la poudre noire, soit 1 partie de soufre, 2 parties de carbone et 6 parties de salpêtre . Il indique également un procédé rudimentaire pour purifier le salpêtre naturel par lessivage, filtration puis cristallisation et préconise de préparer le charbon de bois à partir de tilleul ou de saule.   
B - Les Arabes, certainement les meilleurs alchimistes de l’époque, s’intéressent de très près à une fabrication soignée et l’on pourrait dire scientifique de la poudre noire. Ils vont ainsi la porter à un degré de perfection qu’elle conservera sensiblement inchangé pendant plus de 500 ans. ? le salpêtre ; c’est un produit naturel renfermant du nitrate de potassium mais également d’autres nitrates : de calcium, de magnésium, de sodium. . Les Arabes vont non seulement purifier physiquement ce mélange mais aussi chimiquement en le traitant avec une lessive de cendres de bois, riche en carbonate de potassium, pour transformer le nitrate de sodium en nitrate depotassium (2NaNO3  +  K2CO3  à  2KNO3  +  Na2CO3) en jouant sur les solubilités respectives des deux composés. ils obtenaient du KNO3 à peu près pur. 
? le soufre ; comme de nos jours il se rencontrait facilement  à l’état natif dans les régions volcaniques. Sa purification nécessitait une distillation soignée. 
? le charbon ; on l’obtenait par combustion ménagée du bois puis broyage. Toutefois la reproductibilité du processus de carbonisation laissera toujours à désirer2. 
C’est principalement la préparation et la purification du nitrate de potassium à partir du salpêtre brut qui représente l’avancée la plus spectaculaire. Il s’agit d’un travail admirable pour l’époque qui prouve, s’il en était encore besoin, . la voie est désormais ouverte à la réalisation de poudres non plus lentes mais vives, c’est-à-dire de véritables explosifs déflagrants pouvant propulser des projectiles à grande vitesse dans un tube3, ce que l’on appelle pour cette raison des explosifs balistiques. 
 

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Modifié en dernier lieu le 9.05.2004
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